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Actualité Interview

Marcel Tia (Président du CONASA-CI)

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 « Que le gouvernement remette la gestion de la filière café-cacao aux planteurs et aux vrais planteurs>>


Dans une interview qu’il nous a accordée, Marcel Tia, Président du Conseil National des Syndicats Agricoles de Côte d'Ivoire (CONASA-CI) a souhaité que le gouvernement remette la gestion de la filière café-cacao aux planteurs et aux vrais planteurs.

Présentez-vous et dites-nous pourquoi la création d’un Conseil national des syndicats agricole de Côte d’Ivoire ?

 

Je suis Monsieur Marcel Tia, agriculteur (café-cacao) et Président du Conseil National des Syndicats Agricoles de Côte d'Ivoire (CONASA-CI). Le CONASA-CI a été créé pour le rétablissement de la dignité des paysans et paysannes de Côte d'Ivoire car depuis 1947 jusqu'à ce jour, les paysans de Côte d'Ivoire ont permis la formation de tous les ivoiriens, ont fortement contribué à la construction de ce pays à travers les revenus des produits agricoles et principalement à travers les revenus du café et du cacao. Ils méritent donc reconnaissance et considération.

 

 Quelles sont les difficultés des organisations des paysans dans la filière café-cacao en Côte d'Ivoire ?

Les organisations des paysans dans la filière café-cacao ne sont pas financées. Elles ne sont pas encadrées et subissent la concurrence déloyale de la part des acheteurs et des multinationales. Les coopératives des paysans subissent la surimposition alors l'Etat prélève déjà à la source le DUS (droit unique de sortie) qui est de plus de 210 FCFA au kilogramme sur le cacao et de 10% du prix CAF sur le café, sans oublier les nombreuses parafiscalités.

 Le samedi 6 juillet 2024, le porte-parole des producteurs de café cacao avait annoncé, au cours d’un rassemblement en hommage au président ivoirien qu’ils payaient le cautionnement d’Alassane Ouattara pour l’élection présidentielle de 2025. Etes-vous concernés ?

 D'abord, nous ne nous reconnaissons pas en tant producteurs café-cacao en ce porte-parole. Ensuite, nos organisations étant toutes apolitiques, nous ne nous sentons pas concernés par le paiement de la caution d'un candidat de parti politique aux élections présidentielles de 2025. Il y a assez de problèmes à régler, tels que les pistes villageoises très dégradées, le coût élevé des intrants...

 Comment avez-vous accueilli les nouveaux prix du cacao relativement à la dernière campagne intermédiaire 2024 ?

Nous avons accueilli le prix de 1500 FCFA avec beaucoup de regret et de déception de la part du Conseil café-cacao qui n'a rien fait pour empêcher le sous paiement du cacao et du café aux paysans depuis plus de huit campagnes et qui vient communiquer un tel prix alors que les paysans des autres pays producteurs de cacao touchent entre 2000 FCFA à 5000 FCFA au kilogramme voir plus.

 Le gouvernement ivoirien a décidé de subventionner les exportations de café-cacao. Cette mesure couvrant les campagnes de 2023-24, jusqu’en 2027, vise à promouvoir l’émergence de champions nationaux dans l’économie du café et du cacao. Votre commentaire ?

 Nous pensons que c'est une bonne initiative. Sauf que la campagne 2023-2024 tire à sa fin et nous n'avons pas ressenti cette mesure, en ce sens que pratiquement toutes les coopératives exportatrices sont en difficulté aujourd'hui. Ensuite, nous espérons que cela profite réellement aux coopératives.  Nous allons observer tout cela avant d'apprécier.


Qu’attendez-vous concrètement du gouvernement ?

 

Nous attendons que le gouvernement remette la gestion de la filière café-cacao aux planteurs et aux vrais planteurs.

G.K

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