Allah Thérèse a rangé le
micro. Elle s’en est allée rejoindre son partenaire de mari, N’Goran La loi, le
dimanche 17 janvier 2020 à l’hôpital général de Djékanou dans la région du
Bélier (centre de la Côte d’Ivoire). Un malaise est l’origine de la mort de la
prêtresse aux pieds nus de la musique traditionnelle Baoulé. Elle était âgée de
70 ans.
Un an sept mois après le décès de Béhibro N’Goran
plus connu sous le nom de N’Goran La loi, Allah Thérèse, sa complice de tous
les jours, l’a rejoint dans l’au-delà. Ainsi donc, les mélomanes ne verront
plus la silhouette légèrement voûtée et pétillante de vie et de joie de cette
femme qui incarnait la figure tutélaire de la musique du peuple Baoulé.
En effet, à l’instar d’Amadou et Mariam, le
célèbre couple aveugle du Mali, Allah Térèse et N’Goran La loi alliaient talent
et complicité tant sur la scène qu’en dehors de celle-ci.
Et comme toute chose a une fin, le mari, le
complice, le partenaire, l’accompagnateur, a décidé contre toute attente, de se
retirer de la scène sans souffler mot à celle avec laquelle sa vie était
confondue pendant de longues années, le dimanche 20 mai 2018.
Un décès qui a affecté la diva. L’absence de son
partenaire ajoutée au poids des ans, a été fatale pour Allah Thérèse.
Originaire de Gbofia, un village de la
sous-préfecture de Toumodi, Allah Thérèse s’est mise en ménage en 1956 avec
l’accordéoniste N’Goran la Loi, lui également originaire de la cité de
l’Agouti, précisément de Konankokorekro. Le couple totalise six albums dont le
dernier "Doumi" réalisé en 2005.
Adulée par les plus hautes autorités de la Côte
d’Ivoire, notamment par feu Felix Houphouët-Boigny, elle a reçu un véhicule
flambant des mains du Chef de l’Etat Alassane Ouattara, à la célébration du 26e
anniversaire du décès de l’ex-président à Yamoussoukro. C’était sa dernière
grande sortie publique.
Mais bien avant ce don présidentiel, Allah
Thérèse a été fait Chevalier de l’Ordre du Mérite ivoirien, et depuis 2014,
elle bénéficie d’une pension mensuelle de la part de l’État ivoirien.
Avec sa perte, c’est un pan de l’histoire de la
musique ivoirienne qui s’est écroulé.
