Charles Koffi Diby, président du Conseil économique, social,
culturel et environnemental de Côte d’Ivoire, est mort samedi 7 décembre à son
domicile abidjanais, à l’âge de 62 ans. Retour sur le parcours de cet
ex-ministre qui est l’un des rares à avoir occupé de hautes fonctions aussi
bien auprès des présidents Bédié que Ouattara et Gbagbo.
Charles Koffi Diby, ponte
du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, la formation d’Henri Konan Bédié)
avant d’être nommé par Alassane Ouattara au directoire du Rassemblement
des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), était malade
depuis de longs mois. Sa santé avait commencé à se dégrader à partir de mars, à
l’issue d’une mission qui l’avait conduit aux Caraïbes.
Cet ancien ministre des Affaires étrangères du président Ouattara avait usé
de tout son talent diplomatique pour que la Côte d’Ivoire préside l’Association
internationale des conseils économiques et sociaux et institutions (AICESI).
Une position qu’il avait finalement réussi à obtenir en octobre 2019, à
Bucarest en Roumanie. C’était d’ailleurs sa dernière apparition publique.
Dans des images reprises par la presse ivoirienne, l’ex-ministre de
l’Économie et des finances de Laurent Gbagbo puis d’Alassane Ouattara était
apparu amaigri. « C’est lui-même qui a insisté pour que nous publions ces
clichés, se souvient le directeur de publication d’un quotidien ivoirien.
Manifestement, il voulait assumer sa maladie et s’était engagé à se battre
jusqu’au bout. »
« Compatibles »
avec les trois présidents
Fin octobre, Alassane Ouattara l’avait confirmé par décret à la tête du
Conseil économique, social, culturel et environnemental, alors que son mandat
n’était pas arrivé à expiration. Après une période de convalescence en France,
Charles Koffi Diby était revenu à Abidjan il y a quelques jours. C’est à son
domicile qu’il a rendu l’âme, en début d’après-midi, alors
que ses deux derniers partis commémoraient l’anniversaire de la mort de Félix
Houphouët-Boigny, le « père fondateur » de la Côte d’Ivoire.
Diby était l’une des rares personnalités « compatibles » avec toutes
les sensibilités politiques ivoiriennes. Proche de Bédié, il avait siégé durant
quatre ans dans les gouvernements de Laurent Gbagbo, après avoir occupé le très
stratégique poste de directeur général du Trésor. Dans le sillage du patron du
PDCI, il s’était rallié à Alassane Ouattara lors de la
crise postélectorale de 2011.
