On connait
tous le Zouglou et le Coupé Décalé qui sont des danses et musiques qui ont été
portées au panthéon de la culture ivoirienne mais beaucoup moins le BIAMA qui est
une danse qui vient de faire son apparition dans les faubourgs de Yopougon, la
plus grande commune du pays aussi appelée la Citée de la joie.
Créé d’un
mélange de coupé décalé et de rock’n’roll avec un apport de certaines danses
traditionnelles ivoiriennes, le BIAMA qui compte déjà beaucoup d’adhérents, entend s’imposer comme le nouveau mode d’expression corporelle
intentionnellement rythmique et culturellement façonné.
La première
édition du concours dotée de deux coupes, une dans la compétition individuelle
et l’autre dans la compétition par équipe, dénommée Double Coupe BIAMA qui s’est déroulée le samedi 25 mai au grand
terrain de Sogefiha à Yopougon a permis de jauger l’ampleur de ce phénomène
culturel.
Le concours
en lui-même a pu voir le jour, grâce à la volonté d’un homme, le Directeur
Général de l’entreprise minière X&M Suppliers, Stanislas de Stabenrath, un
mécène qui croit à la richesse de la culture ivoirienne et surtout à
l’émergence du BIAMA sur l’échiquier culturel ivoirien.
« J’organise
cet événement en co-sponsoring avec Geodrill, une entreprise de forage dans le
domaine minier qui a été créée par Dave Harper et avec qui nous finançons pas
mal de projets sociaux en Côte d’Ivoire. Le BIAMA est tout simplement venu à moi. »
A-t-il indiqué puis d’ajouter ; « J’ai eu un lien avec un jeune qui
habite à Sogefiha et c’est comme cela qu’un mois après, on organise cet
événement qui est une Double coupe BIAMA, une compétition individuelle où les
jeunes vont s’affronter un à un et une compétition en équipe dont six équipes
de quatre, qui vont concourir et après la compétition l’idée c’est qu’il y ait
un enjaillement général pour le quartier. »
Concernant
les enjeux de l’événement l’organisateur s’est voulu rassurant.
« Il
n’y a pas vraiment d’enjeu commercial, Dave Harper et moi sommes un peu des
philanthropes, des mécènes, des artistes quelque part et nous finançons
aujourd’hui cet événement pour confirmer ce qu’on voit chez ces jeunes, le
talent. On se rend compte aujourd’hui que ces jeunes ont un vrai talent et
qu’il y a peut-être un moyen de les canaliser.» A-t-il souligné et de
poursuivre ; « On fait cet événement pour une première et on verra si on
peut continuer pour la suite, l’idée c’est de créer un lien et puis avoir
toujours dedans du social pour les jeunes qui sont l’avenir de note pays. Et je
crois que c’est une chose dans laquelle nous les entreprises du secteur minier
et même les entreprises des autres secteurs devons investir, parce que c’est
notre avenir à tous. »
Pour le
danseur N’Guessan Chris Edu Yédidia, 18 ans, qui se fait aussi appelé Moussako
Biama et deuxième du concours en individuel, voir un jour un concours de BIAMA
se réaliser était un rêve et voir ce rêve se réaliser dans le quartier qui l’a
vu naitre, est une grande fierté.
« Lorsque
j’ai appris qu’un concours devrait se dérouler dans notre quartier j’étais ému
et à la fois sceptique, parce que ici il y a toujours des adultes pour nous
empêcher de vivre votre passion. Cet événement permettra à nos parents de nous
regarder autrement et d’être fiers de nous. » A-t-il indiqué et
d’ajouter ; « Je voudrais dire aux autres jeunes que lorsque tu as
une passion, il faut se battre pour elle, nous nous sommes battus pour notre
passion et aujourd’hui cela a payé et je voudrais leur dire surtout de
continuer à aller à l’école tout en se battant pour sa passion. »
Pour rappel
le Breakdance qui avait été créé à New-York dans les années 70, fera son entrée
aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Nul doute que le BIAMA qui entame son
ascension aujourd’hui et qui sera porté par plusieurs mécènes ou même par les
autorités gouvernementales, pourra être un jour connu à l’échelle international
et pourra pourquoi pas, faire aussi son entrée aux Jeux olympiques dans 10, 20
ou peut-être 30 ans.
Véritables
références dans le secteur des mines, les entreprises X&M Suppliers
spécialisée en fournitures industrielles et sécurité, et GEODRILL spécialisée
dans le forage, œuvrent aussi dans le social, en témoignent les nombreuses
actions qu’elles ont à leur actif. Le sponsoring qui a permis à un millier d’enfants amateurs
de rugby, répartis sur le territoire national de participer à un tournoi qui
s’est tenu à Abidjan. Aussi en collaboration
avec une dizaine d’autres entreprises, les deux entreprises ont
participé au financement à hauteur de 50 millions FCFA, une académie de Taekwondo
qui s’occupe de jeunes handicapés issus de milieu défavorisé où certains parmi
eux ont pu participer et remporter plus de vingt médailles à l’international,
pour ne citer que cela. (jean.aka))
