Marcory stade Champrau derrière la tribune latérale B.En cette fin de vacances scolaires une classe peu ordinaire attire l'attention depuis plusieurs semaines.Le mardi 03 septembre, il est 16 heures. Un parasol encadré par deux arbres donnent de l'ombre à cette classe en plein air.Le décor est rustique. Trois tableaux en mauvais état, de vieux bancs à l'abandon recouverts d'une bâche noir à l'arrière de la scène. Une vingtaine de chaises pour enfants disposée de part et d'autres du parasol.Plus insolite, la tenante de la classe. La cinquantaine révolue, Akano Rachida qui tresse une jeune fille donne de la voix " On commence, envoyez- le tableau.Anne viens, montre - moi l'exercice dans ton livre" , donne- t-elle des instructions. Pour cette coiffeuse spécialiste en natte son histoire avec le soutien scolaire a commencé avec son propre fils. J'ai commencé avec mon aîné depuis la classe de CP1 et j' ai constaté qu'il avait de bons résultats scolaires. Lorsqu'il est arrivé en classe de CE2,il avait un ami de classe qui a repris sa classe . Lorsque ce dernier l'année suivante a pu être admis en classe de CM1 , il approché mon fils. Il lui a fait la confidence suivante : " Mon ami , je constate que toi tu travailles bien en classe par contre moi j' ai des lacunes, je ne m'en sort même pas.Mes parents menacent de me faire partir au Mali.Je veux que tu demandes à ta maman de m' aider à travailler comme toi".C'est ainsi que je me suis retrouvée avec deux élèves à encadrer. Par la grâce de Dieu , cet élève qui avait deux comme moyenne sur dix s'est retrouvé avec sept de moyenne occupant le troisième rang de la classe à l'Epp Boulevard du Gabon.Sa mère satisfait des progrès scolaires de son fils de bouche à oreille a fait ma publicité.Aujourd'hui, j' encadre environ une cinquantaine d'enfants, narre-t-elle son hydille avec les cours de soutien scolaire.Pourtant cette quinquagénaire n' avait pas envisagé le métier d'institutrice. À vrai dire, avec les caprices des enfants,je n'ai jamais voulu enseigner.Mais lorsque j'ai découvert mon potentiel dans l'encadrement avec les enfants, je me suis dit que je pouvais continuer, révèle-t-elle.
Le social comme leitmotiv
Pour cette autodidacte qui à le niveau troisième des années 90, le social guide son action.J'encadre gratuitement beaucoup d'enfants orphelins.Je n'exige pas un prix pour l'encadrement des mômes.Les parents négocient l' encadrement d' un élève entre trois mille et cinq mille, affirme la répétitrice entre deux consignes aux bambins.Selon elle, c'est l'amour pour ce travail qui la galvanise.En effet, déplore-t- elle, ce métier se montre souvent ingrat par la non reconnaissance des efforts faits par certaines personnes.Toufois, se console-t-elle l'amour des enfants permet de surmonter toutes les frustrations.
Plaidoyer pour le relèvement du niveau scolaire
Pour Rachida , la majorité des enfants du primaire aujourd'hui ne reconnaît pas les syllabes.Lacune qu'elle tente de combler avec les enfants qu'elle encadre.Plusieurs élèves que je reçois ici ne savent pas lire pourtant ils sont admis en classe supérieure. J' ai une élève de niveau CM2 qui a des difficultés en lecture.Je suis obligée de retourner à la base alors qu'on va manquer de temps pour rattraper cela.Un enfant qui n'a pas les aptitudes pour passer en classe supérieure doit reprendre sa classe, plaide celle qui s'est découvert une vocation de formatrice.C'est à la base qu'on apprend à lire, insiste-elle.Les enfants souffrent.Ils veulent apprendre à lire mais la base est ratée, constate Rachida.
Essoh Lohoues Fulgence