Après
ses tournées empreintes de succès dans le haut Sassandra et le Guémon, Mme Marie Carine Bladi, présidente du N.I.C.I.N
(Nouvel Ivoirien Côte d’ Ivoire Nouvelle) fait le point sur la misère observée
au niveau de la population en générale et du monde paysan desdites régions en
particulier. Elle en profite pour se prononcer sur la question de la de l’achat
de la pièce d’identité sous le régime Ouattara et bien d’autres questions
relatives à l’actualité.
INTERVIEW
Journaliste :
BONJOUR MADAME LA PRESIDENTE, COMMENT SE PORTE VOTRE PARTI?
Mme
Marie Carine Bladi : Le NICIN se porte très
bien. Nous venons d’une tournée à l’ouest du pays à l’invitation de nos
délégués régionaux. Cette tournée a été un véritable succès dans l’ensemble.
Nous avons eu de grands moments de partage avec les populations qui nous ont
fait connaître leurs différentes préoccupations. Lesquelles auront des
solutions le plutôt possible.
J’ai été marquée au cours de cette
tournée par la paupérisation grandissante de la population, due à la mévente
des produits agricoles.
Paradoscalement, ceux qui en longueur
de journée parlent de croissance ne voient pas la misère des paysans. Et
pourtant, ce devait être chose faite. Ce qui semble réjouissant, est que les
populations ont espoir qu’avec le NICIN, les données changeront. D’où la forte
mobilisation dans le Guémon.
J :
QUEL REGARD PORTEZ-VOUS SUR LA SITUATION SOCIO-POLITIQUE ?
M.C.B :
la situation est crispée et le dialogue est rompu, voire un dialogue de sourd
entre le gouvernement ivoirien et l’opposition. Je m’explique : la
question de la gratuité de la carte d’identité et la réforme profonde de la CEI
ne fait pas l’unanimité entre le pouvoir
en place et l’opposition. Or ce sont des choses à régler avant les
élections présidentielles de 2020. Notre parti le NICIN souhaite œuvé dans un
climat de paix. Car c’est un parti exempt de violence et de tricherie.
J : SOYEZ
UN PEU PLUS EXPLICITE MADAME LA
PRESIDENTE ?
M.C.B :
Nous
ne pouvons pas aller aux élections présidentielles avec cette commission
électorale dite indépendante et qui ne l’ai pas dans le fond. En 2010, elle a
été au cœur de la crise post-électorale. Et puisque les mêmes causes produisent
les mêmes effets, que pouvons-nous attendre de cette CEI ?
Elle est illégale et illégitime dans
toute sa composante. Par ce qu’elle n’est pas représentative de la société
civile. Encore moins des partis politiques présents. Mais bien au contraire,
elle est contrôlée par le pouvoir en place. Un regard rétrospectif sur les
dernières élections municipales confirme mes propos. En effet, celles-ci ont
été organisées avec des fraudes massives et assez de trucages des résultats. La
suite nous la connaissons tous. Il faut changer cette commission électorale, la
réformer pour qu’elle inspire confiance à tous les partis politiques y compris
la société civile. Autrement, le RHDP prorogera son mandat à la tête de l’Etat
et les frustrations continueront au sein de la population. Dans cette optique
la Côte d’ivoire ne connaitra jamais la paix tant recherchée par ses filles et fils.
Concernant la gratuité de la pièce d’identité c’est tout à faire normal. En
2009 la confection de ladite pièce a été gratuite. Comment expliquer qu’en
pleine croissance à deux (02) chiffres dont on nous parle à longueur de
journée, les ivoiriens doivent débourser la sommes de cinq mille franc cfa (5 000 f cfa) pour sa confection. Pis, nos
députés, les élus du peuple dans leur majorité vote cette loi à l’hémicycle. Or
le peuple dans sa majorité désavoue cette décision et crie son ras-le-bol.
Quelle paradosce ?
J :
LE NICIN COMPTE T-IL PARTICIPER AUX ELECTIONS PRESIDENTIELLES ?
M .C.B :
Evidemment, nous allons participer à ces élections. Mais nous avons un
préalable. C’est pourquoi nous voulons qu’elles soient crédibles, transparentes
et équitables. Nous sommes prêts à gouverner la Côte d’Ivoire, étant donné que
nous constituons une alternative crédible face à ces acteurs politiques qui ont
déjà gouverné ce pays et n’ont rien apporté au peuple à part la guerre et la
pauvreté.
J :
VOUS PARLEZ DE MISERE ALORS QUE LE GOUVERNEMENT PARLE DE CROISSANCE ?
M .C.B :
De quelle croissance parle t-on ? Quand les filières agricoles sont en
lambeaux, le café, le Cacao, l’hévéa et
même l’anacarde se vendent mal. Et que dire de la population qui à peine peut
s’offrir un repas par jour dans l’ensemble. Or nous savons tous que les paysans
constituent 60% de la population active. Et pourtant, ils vivent dans la misère
et n’arrivent pas à se soigner encore moins à scolariser leurs enfants. Le
gouvernement Ouattara a échoué sur tous les plans, laissant les ivoiriens dans
un dénuement total avec des discours démagogiques. Pis, l’insécurité est
grandissante et la réconciliation à pas de tortue.
J :
MADAME LA PRESIDENTE, QUE FAUT-IL FAIRE SELON VOUS, SUR LE CHANTIER DE LA
RECONCILIATION ?
M .C.B :
Je
pense qu’il est temps, de libérer tous les prisonniers de la crise
postélectorale et de dégeler les comptes de ceux dont lesdits comptes sont
encore gelés. Il faut que les ivoiriens arrivent à se parler et ceux qui leur
ont causé le tort fassent profil bas
et demandent pardon. Le régime actuel a une conception machiavélique de la
gestion du pouvoir à savoir faire perdurer la terreur pour mieux régner
heureusement, cela ne peut pas continuer éternellement car le peuple a vite
pris conscience du combat qu’il a à mener.
J :
EST-CE QUE LE NICIN A DES RECETTES POUR REGLER LES PROBLEMES DES
IVOIRIENS ?
M .C.B :
Evidemment, c’est la raison suffisante pour laquelle nous avons décidés de nous
présenter aux élections présidentielles en 2020. Autrement, nous seront des
spectateurs de la scène politique ivoirienne. Je pense que sur la question de
la réconciliation, la commission vérité et réconciliation a fait un travail
remarquable. Malheureusement les conclusions de ces travaux n’ont jamais été
appliqués, par ce qu’on veut occulter la vérité aux ivoiriens. A part les
proches du président Laurent Gbagbo qui ont été poursuivis en justice, les
autres ayant commis d’énormes atrocités, n’ont jamais été inquiétés.
Pis, ils ont été nommés à des postes
de responsabilité. Au niveau social il faut faire quelque chose. En effet, il
faut arrêter de trop fiscaliser les filières agricoles, cela pose d’énormes
préjudices aux producteurs qui ne vivent pas de leurs efforts et qui sont
spoliés par les multinationales. Il faut une réforme agricole. Quand les
produits agricoles sont mieux payés la pauvreté recule. Il faut une véritable
assurance maladie et une équité au niveau éducatif. Nous devons revenir à la
gratuité au niveau de l’école. Nous avons un projet et un programme pour la
transformation de notre pays que nous n’allons pas d’ores et déjà déballer a
cette interview. Au temps opportun vous le saurez.
J :
A PROPOS DE LA RECONCILIATION, CERTAINS SOUHAITENT LE RETOUR DE LAURENT GBAGBO
EN COTE D’IVOIRE. QU’EN PENSEZ-VOUS ?
M .C.B :
Je voudrais tout d’abord me réjouir de la libération de son épouse qui est une
femme battante, une combattante pour les libertés et la démocratie en Côte
d’Ivoire.
Si aujourd’hui l’ivoirien peut s’exprimer
c’est grâce au combat du FPI et de ses leaders. Concernant le cas du président
Laurent Gbagbo, il est le maillon essentiel de la réconciliation et sa place
est en Côte d’Ivoire. Il a été acquitté, il doit donc rentrer au pays pour
retrouver sa famille et le peuple ivoirien.
J :
REVENONS A VOTRE PARTI AUJOURD’HUI C’EST LE JEU DES ALLIANCES DANS LE PAYSAGE
POLITIQUE ? EST-CE QUE LE NICIN Y PENSE ?
M .C.B :
Nous y avons déjà pensé. Pour l’instant, nous ne sommes pas dans une alliance,
mais cela viendra. Ce qui est important pour nous, est la confiance que nous
voue les ivoiriens. Nous continuerons à faire nos tournées pour partager avec
le peuple ivoirien notre vision de la Côte d’Ivoire Nouvelle, qui se veut unie
et prospère avec le NICIN. Les ivoiriens doivent se retrouver pour bâtir leur
pays dans la fraternité. Je voudrais profiter de votre micro pour lancer un
appel à la classe politique. ‘’ La
Côte d’Ivoire appartient aux ivoiriens et ces derniers sont fatigués de la
guerre. Pour ce faire, il faut des élections apaisées et transparentes pour que
le meilleur gagne’’.
Nous avons la conviction qu’en 2020
nous serons les vainqueurs de ces élections présidentielles, par ce que les
ivoiriens veulent une nouvelle classe politique qui serait tout comme une bonne
mère qui partage le repas en famille à ses filles et fils de façon équitable.
Cette bonne mère je le suis. Reste, que le peuple me confie les rênes du
pouvoir en 2020.
SERCOM.NICIN