Le
candidat indépendant à l’élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre 2020,
Kouadio Konan Bertin dit "KKB" a félicité mardi le chef de l’Etat
sortant Alassane Ouattara pour sa réélection à ce scrutin contesté par
l’opposition.
"Incontestablement, M. Alassane Ouattara est arrivé en tête du scrutin,
c’est pourquoi devant le peuple ivoirien je veux le féliciter, le président de
la République, pour sa réélection", a déclaré M. KKB lors d’une conférence
de presse à Abidjan.
Pour faire face à la situation politique, à l’issue de ce scrutin, M. KKB a
appelé à "la convocation immédiate d’une conférence de dialogue national
incluant toutes les forces politiques, anciennes comme nouvelles" en vue
de la réconciliation du pays.
Il a salué le peuple ivoirien pour avoir relevé en défi en se rendant aux
urnes, "un camouflet cinglant pour tous ceux qui privilégient le fusil sur
le bulletin de vote. (Ainsi) la Côte d’Ivoire a gagné la bataille de la paix et
c’est l’essentiel".
"La CEI (Commission électorale indépendante) dont j’ai maintes fois
critiqué la composition, vient de proclamer ses résultats, au vu de ces
résultats annoncés, force est de reconnaître que la Côte d’Ivoire n’a pas
encore gagné la bataille de la transparence", a-t-il relevé.
"Ce scrutin doit être le dernier qui se déroule dans ces conditions, tant
dans son déroulement, son organisation, son système de collecte des résultats,
mais surtout ça doit être la dernière élection qui se déroule dans un climat de
suspicion et de défiance", a-t-il poursuivi.
Il a évoqué "une faible sincérité du scrutin", même s’il en est l’une
des "victimes". Dans son pays, dira-t-il, il a des adversaires mais
n’a pas d’ennemi et se veut "respectueux des institutions".
"J’ai fait le choix de privilégier une élection très imparfaite à une
guerre civile meurtrière", a lâché M. KKB, rappelant avoir au cours de sa
campagne dénoncé que "les conditions pour une élection transparente
n’étaient pas réunies", mais le sachant, il a décidé de s’engager tout de
même.
"Cela m’a été reproché, mais je l’assume", a-t-il martelé, estimant
que "quand on aime son pays, entre deux maux, il faut choisir le moindre,
entre une guerre civile et des résultats imparfaits, il faut accepter des
résultats imparfaits".
Pour lui, "on peut toujours corriger les défauts d’un scrutin, mais si le
pays se déchire, si les maisons s’embrasent, si les enfants de Côte d’Ivoire
s’entretuent, personne ne pourra ramener les vies perdues".
Le chef de l’Etat Alassane Ouattara, candidat du Rassemblement des
houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a été réélu avec 94,27% des
suffrages.
KKB, lui a obtenu 1,99% des voix, alors que les opposants Henri Konan Bédié du
Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et Affi Nguessan du Front populaire
ivoirien (FPI) qui ont refusé de participer au scrutin, ont été respectivement
crédités de 1,66% et 0,99%.
A’P