JEUDI 27 JUIN 2019- SIÈGE DU PDCI-RDA- COCODY
DISCOURS D’ORIENTATION DE SON EXCELLENCE HENRI KONAN BEDIE
PRÉSIDENT DU PDCI-RDA
-Monsieur le Secrétaire Exécutif, Chef du Secrétariat Exécutif du PDCI-RDA,
-Monsieur le Vice-Président du
PDCI-RDA, Coordonnateur des activités des vice-présidents du PDCI-RDA,
-Mesdames et Messieurs les membres du Comité des Sages,
– Mesdames et Messieurs les vice-présidents du PDCI-RDA,
-Mesdames et Messieurs les Secrétaires Exécutifs du PDCI-RDA,
-Mesdames et Messieurs les Inspecteurs,
-Mesdames et Messieurs les membres du Conseil de Discipline et de l’ordre du
Bélier,
-Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Politique,
Mes chers Compagnons
C’est avec un grand plaisir que je vous retrouve en cette session du bureau
politique du 27 juin 2019, après celle du 08 octobre 2019, ayant convoqué, en
urgence et avec célérité, le 6ème congrès extraordinaire du parti tenu le 15
octobre 2019 à Daoukro, soit deux (2) jours après la tenue des élections du 13
octobre 2018.
Pour rappel, la mise en œuvre méthodique et parfaite des résolutions de ce
congrès extraordinaire, par chaque organe, a facilité la clarification
souhaitée, la stabilité et la pérennité recherchées pour notre grand parti, par
le rejet du funeste projet de fusion-absorption du PDCI-RDA par le parti unifié
RHDP.
Pour mémoire, il faut toujours le rappeler, ce parti unifié RHDP a été,
irrégulièrement et illégalement, créé le 16 juillet 2018 par une assemblée
générale constitutive et entérinée le 26 janvier 2019 par un congrès ordinaire.
C’est vous dire, Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Politique, que
la présente session de notre bureau politique, un an après celle du 17 juin
2018 dans cette même et emblématique salle, me procure beaucoup de joie et de
bonheur.
Ce jour du 17 juin 2018, grâce à votre vigilance, votre perspicacité et
votre détermination, nous avons mis fin au rêve de ceux des nôtres qui avaient
opté pour la dissolution de notre grand parti, le PDCI-RDA.
Aussi, après environ quatre (4) mois de bataille judiciaire, de juillet 2018
à la mi-octobre 2018, avons-nous pu préserver notre grand parti de la prédation
et de la liquidation judiciaire, savamment orchestrées par les tenants du parti
unifié RHDP, avec la honteuse et indigne contribution de certains membres de la
haute direction de notre parti ; à ce jour cela sont démissionnaires et
définitivement membres actifs des instances de ce parti unifié RHDP.
Nous avons, donc, après ces différentes assises du PDCI-RDA, réussi à clarifier
définitivement et à l’unanimité de notre position commune sur l’avenir de notre
parti.
Nous sommes, également, parvenus à stabiliser le parti à travers les
décisions et autres sanctions courageuses prises par notre conseil de
discipline et de l’ordre du Bélier.
A l’endroit des membres du Bureau Politique, je voudrais, ici, vous adresser
mes sincères et vives félicitations pour votre fidélité et votre loyauté à
l’égard du parti et vous prier de demeurer constants et convaincus des idéaux
de notre parti.
De même, demeurez des modèles irréprochables aux nouveaux membres qui y
feront leur entrée à la toute prochaine session, consacrée à la convocation
d’investiture de notre candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020.
Je viens d’écouter, avec une attention soutenue, le rapport détaillé de nos
activités présenté par le Secrétaire Exécutif en Chef du PDCI-RDA.
Ce rapport retrace clairement nos activités réalisées du premier semestre
2019 et le projet de programme de nos actions à entreprendre avant la tenue de
la convention d’investiture de notre candidat à l’élection présidentielle
prochaine.
Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Politique, je vous engage à les
mettre en œuvre, conjointement, selon vos responsabilités individuelles dans
chaque organe opérationnel du parti.
A titre principal, j’exhorte le secrétaire exécutif en chef du parti à :
mener avec succès les actions judiciaires relatives au retrait du logo du
PDCI-RDA de celui du parti unifié RHDP,
finaliser le plan de communication du PDCI-RDA, avec le concours d’une agence
de communication de notoriété internationale,
finaliser la révision de la liste des membres des commissions Techniques nationales,
en vue de l’adoption du projet de programme de gouvernement 2020/2025, lors de
la convention,
arrêter le budget de financement de toutes les activités du parti de juillet
2019 à fin décembre 2020,
poursuivre et finaliser, avant la tenue du prochain bureau politique, les
travaux engagés entre le PDCI-RDA, les partis politiques de l’opposition
ivoirienne, sans exclusive, et les forces vives de la nation, éprises de paix
et d’équité, pour la mise en place effective de la plateforme, non idéologique,
de collaboration devant contribuer à la réconciliation nationale et à la paix
sociale.
Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Politique, permettez que
j’aborde, à stade de mes propos, les questions d’actualité qui touchent au
quotidien et à l’avenir de la nation.
De quoi s’agit-il ?
Nous assistons, malheureusement, à un net recul démocratique dans plusieurs
domaines de la vie de notre nation.
Sans être exhaustif, je peux citer les dérives des tenants du pouvoir
exécutif en termes de menaces sur :
l’intégrité des partis politiques de l’opposition par l’immixtion du parti
unifié RHDP, pour troubler et désorganiser leur fonctionnement,
les libertés individuelles des citoyens, car obligation leur est faite
d’adhérer au parti unifié RHDP, obligatoirement comme ce fut le cas de certains
responsables d’institutions et de services publics qui ont été contraints
d’adhérer à ce parti pour être reconduits dans leur fonction ; quand d’autres
ont été limogés de leur fonction pour avoir refusé de se soumettre à ce chantage
anti-démocratique,
les libertés d’expression et d’opinion sur de graves faits de société.
A titre d’exemple , m’exprimant récemment sur les phénomènes de l’orpaillage
clandestin, avec son corolaire de bandes armées, de la fraude sur la
nationalité ivoirienne, des conflits intercommunautaires et des pressions sur
le foncier rural et de leurs conséquences sur la paix sociale dans toutes les
localités concernées, je me suis vu rétorqué par le gouvernement, dans un
communiqué officiel, que ces constats, dûment connus de l’opinion nationale et
internationale, n’avaient pas lieu d’être faits par mes soins, car ma qualité
d’ancien chef de l’Etat m’astreint au devoir de réserve, sous peine de
poursuite judiciaire.
En un mot, le gouvernement ivoirien demande à l’opposition politique, dont
l’une des missions est de formuler des critiques sur l’état de la nation et de
l’action gouvernementale, de garder le silence et d’abandonner les citoyens, en
proie à l’angoisse, aux craintes et à la misère sociale, dont les plus
affligeantes sont :
le refus manifeste de créer un cadre propice de concertation élargie
avec les partis politiques de l’opposition ivoirienne significative et les
organisations non gouvernementales, pour la réforme profonde de la commission
électorale indépendante,
le rattrapage ethnique érigé en mode de gouvernement, pour l’accès aux emplois
publics, strictement réservés à un groupe ethnique, dit antérieurement
défavorisé,
la déscolarisation des enfants en âge d’aller à l’école, convoyés pour
travailler sur les sites d’orpaillage clandestins et dans des plantations de
cultures de rente, café et cacao,
les effets néfastes de l’orpaillage clandestin et des plantations installées
dans des forêts classées sur l’équilibre des Eco-systèmes, entraînant la pollution
des nappes phréatiques et des cours d’eau par du cyanure.
Dans le même temps, j’observe un silence et une indifférence totale du
gouvernement, face aux dérives verbales provenant :
d’une députée du parti unifié RHDP qui, s’adressant à des imams, dans une
mosquée, a demandé l’union des membres de la communauté musulmane pour la
conservation du pouvoir d’Etat jusqu’en 2050 et de ne pas laisser ce pouvoir
choir « dans les mains des impurs »,
du porte-parole principal du RHDP, qui s’exprimant, le 11 juin 2019, lors
d’une conférence publique a affirmé et je cite : « nous au RHDP, on n’a pas
peur d’enrôler des étrangers pour constituer notre électorat ».
Ces deux propos n’ont fait l’objet d’aucune réaction de la part du
gouvernement, si prompt à condamner la simple évocation des faits évidents de
société.
De même, le Président de l’assemblée nationale, saisi par mes soins, de la
gravité de ces propos est resté sans réaction ; comme pour dire qu’il n’y a
rien à signaler.
Tels sont, Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Politique, les
tristes constats et réalités qui minent la cohésion nationale et la paix
sociale en Côte d’Ivoire.
Sans me tromper, je peux, aisément, conclure sur ce chapitre que le
gouvernement a failli et qu’il est dans l’incapacité de répondre aux
aspirations du peuple ivoirien. Que le Gouvernement a atteint,
vraisemblablement, les limites de ses compétences.
En conséquence, point n’est besoin de faire peur aux ivoiriens en les
menaçant d’arrestation, pour des délits imaginaires à l’approche de l’échéance
électorale d’octobre 2020.
Je voudrais, ici, inviter le gouvernement à apporter des réponses immédiates
aux faits évoqués, ci-dessus, en procédant :
à la mise en place d’un cadre de concertation élargie avec les partis
politiques significatifs, sans exclusive, pour mener à terme, de façon
consensuelle, la réforme profonde de la commission électorale indépendante,
telle que recommandée par l’arrêt rendu par la Cour Africaine des Droits de
l’Homme et des Peuples. Cet arrêt demande la modification de la loi relative à
la commission électorale indépendante, à ce jour en vigueur, pour que cet
organe, en charge des élections, soit neutre, impartial, indépendant et doté
d’une autonomie financière.
A cet effet, j’instruis le Secrétaire Exécutif en Chef à poursuivre la
collaboration avec le groupe des 23 partis politiques de l’opposition, EDS et
LIDER pour faire aboutir cette réforme.
à la fermeture des sites d’orpaillage clandestin,
au désarmement de tous ceux qui détiennent illégalement des armes en Côte
d’Ivoire,
au règlement des conflits fonciers, conformément aux dispositions
contenues dans la loi sur le foncier rural adoptée en 1998 par tous les partis
politiques,
à la lutte contre la fraude sur la nationalité ivoirienne,
à la prorogation, d’une durée de deux (2) ans, de la validité des cartes
nationales d’identité arrivées à expiration, dès juin 2019 ; à l’effet de
permettre aux six (6) millions de nouvelles personnes, éligibles à la détention
de ces pièces, de s’en procurer pour effectuer leurs formalités d’inscription
sur la liste électorale à réviser.
Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Politique, concernant la réforme
de la CEI, je vous informe que le PDCI-RDA et les partis politiques de
l’opposition ivoirienne, cités plus haut, ont élaboré un projet de réforme de
cet organe qui respecte l’esprit et la lettre de cet arrêt pré cité.
Ce projet découle de la modification de la loi électorale en vigueur, comme le
stipule l’arrêt précité.
Ainsi le projet de réforme proposé par le PDCI-RDA exclut :
les représentants de l’administration publique et ceux de institutions
républicaines, pour raison d’indépendance et d’impartialité.
les représentants des confessions religieuses, pour raison de laïcité ;
En conséquence, le projet du PDCI-RDA confie la gestion opérationnelle des
élections à une commission centrale composée :
de personnalités indépendantes, recrutées par appel à candidature, pour assurer
les postes de Président et de deux (2) vice-présidents ;
de personnalités de la société civile ; à savoir des avocats, des magistrats,
des représentants d’ONG ;
de personnalités représentant les partis politiques de l’opposition ivoirienne
et ceux du pouvoir exécutif, en nombre égal, pour assurer des missions de
contrôle et de vérification du processus et des opérations électorales, sans
voix délibérative.
Telles sont, Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Politique, les
activités majeures que nous devons exécuter, minutieusement, à la fois au
sommet du parti et sur le terrain, dans la perspective du franc succès de notre
prochain bureau politique et de notre convention.
Je vous exhorte, chers membres du bureau politique, à vous impliquer
pleinement, dans l’exécution de chacune d’elles, selon vos domaines de
responsabilité.
À cet effet, j’engage le Secrétaire Exécutif du Parti, à entreprendre, sans
délai, des rencontres dans nos différentes zones politiques, afin de mettre en
harmonie la collaboration entre tous les acteurs du terrain.
Nous avons l’obligation morale, devant l’histoire, de remporter cette
élection pour offrir aux ivoiriens, aux ivoiriennes et à tous ceux et celles
résidant en Côte d’Ivoire un nouvel ordre économique, social, culturel,
environnemental et politique de progrès et de développement durable ; et ce
dans un espace de vie démocratique et apaisé.
Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Politique de notre grand parti,
c’est sur ces mots pleins d’espoir, pour des lendemains meilleurs et radieux
pour notre chère Côté d’Ivoire, que je voudrais clore le présent discours
d’orientation de notre réunion de ce jour.
Longue et longue vie au PDCI-RDA,
Vive la Côte d’Ivoire, Unie, Rassemblée et Réconciliée
Je vous remercie.
Fait à Abidjan, le 27 juin 2019
Henri Konan BEDIE
Président du PDCI-RDA