Les préparatifs de l’année académique 2017-2018 ont commencé
avec les préinscriptions des nouveaux bacheliers pour une rentrée universitaire
prévue au mois d’octobre. Monsieur le directeur, la plateforme des
préinscriptions pour l’année académique 2017-2018 est ouverte aux bacheliers
depuis le 21 août. Quel est l’objectif d’une telle opération ?
Cette opération
s’inscrit dans le cadre de l’orientation des nouveaux bacheliers et répond à
plusieurs besoins. Il s’agit d’abord de dématérialiser les procédures et les
actes de gestion.
En effet, le ministère
de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique s’est engagé,
depuis l’année dernière, à dématérialiser l’ensemble de ses procédures pour
plus d’efficacité et de crédibilité. Adopter la préinscription en ligne offre
en réalité des avantages diversifiés aussi bien pour l’administration que pour
le nouveau bachelier.
Le temps des longues
files d’attente et des formulaires papier à remplir, nécessaires à la
préinscription est maintenant révolu. La préinscription en ligne est une
méthode d’inscription pratique, simple, sécurisée, rapide et instantanée. La
seconde raison est le souci d’atteindre le maximum de nouveaux bacheliers.
Les préinscriptions en
ligne permettent aux bacheliers issus des endroits les plus reculés du pays
d’avoir la possibilité de procéder au choix de leurs filières et leurs
établissements sans avoir à se déplacer dans les villes universitaires. Ils
peuvent s’inscrire au moment et à l’endroit qui leur convient le mieux.
Aujourd’hui, grâce aux opérateurs de la téléphonie mobile et aux technologies
de l’information et de la communication, la Côte d’Ivoire dispose d’une bonne
couverture internet.
L’inscription en ligne
est simple et fiable, car grâce au fichier des admis au baccalauréat, les
informations pertinentes sur les candidats sont disponibles. Ceci minimise les
erreurs de saisie et plus important, le risque de fraude sur le Bac est nul.
Cette opération va coûter combien au futur étudiant ?
La réinscription est
une opération qui nécessite la mise en place d’une logistique assez important
tout comme un personnel spécialement dédié. Il est donc demandé aux futurs
étudiants de s’acquitter d’une somme de 10 000 Fcfa, comme frais de
préinscription à payer par voie électronique via les téléphones mobiles.
Le constat est que chaque année, malgré les préinscriptions,
des étudiants et parents d’élèves demandent des délais supplémentaires pour
être pris en compte au niveau des orientations, quelles sont les dispositions
prises pour éviter cela ?
Cette année, nous
avons la ferme volonté de normaliser l’année académique. Et cela passe par une
rentrée à bonne date. C’est pourquoi le processus d’orientation des bacheliers
a été lancé très tôt pour permettre aux institutions d’enseignement supérieur
de débuter l’année académique au mois d’octobre. Des efforts sont faits pour
éviter les rentrées tardives et à plusieurs vitesses.
Il y va de la
crédibilité de notre système d’enseignement supérieur et de la lisibilité à
l’international des cursus. Il faut tenir compte de l’intérêt des apprenants.
En ce qui concerne les orientations, Mme le ministre, le professeur Bakayoko-Ly
Ramata a exigé que les opérations proprement dites soient menées avec rigueur,
transparence et équité afin de minimiser les contestations, sources de retard
dans le processus. Elle a instruit tous les services impliqués dans la chaine
de l’orientation à préserver les acquis et que cette opération soit soutenue
par une large campagne de communication et d’information, dans la presse,
l’audiovisuel, ainsi que les autres supports d’information et de communication
adaptés.
J’invite par
conséquent, tous les candidats concernés à prendre toutes les dispositions
utiles pour effectuer leur préinscription dans les délais requis. Ceux qui
croient à une éventuelle prorogation courent réellement le risque de perdre
l’opportunité de s’inscrire dans les Institutions d’Enseignement supérieur. Par
ailleurs, je voudrais vous rassurer que les équipes ne vont pas attendre le 22
septembre, délai de clôture des préinscriptions pour traiter les dossiers.
Dans la chaîne, les
équipes travaillent simultanément de sorte qu’au 22 septembre, on a déjà bouclé
les orientations. On va peut-être se donne une marge d’une semaine pour
réceptionner et traiter d’éventuelles réclamations. Parce qu’on veut vraiment
que l’année académique se normalise, donc qu’elle débute effectivement en
octobre.
Ces préinscriptions concernent au moins 100 000 étudiants si
nous nous en tenons aux résultats du baccalauréat 2017. Êtes-vous outillés pour
répondre aux sollicitations de préinscriptions de ces nombreux bacheliers ?
Votre question résume
la complexité de cette opération. Dans le processus d’orientation, les services
impliqués doivent faire face à plusieurs contraintes. Nous avons le
déséquilibre important entre la très forte demande de formation et la capacité
d’accueil des structures de formation les plus adaptées.
Sur les 108 000
bacheliers au moins 80. 000 demandes seront enregistrées car la poursuite des
études supérieures semble être la seule option pour les bacheliers ; ceux-ci
n’étant pas aptes à rejoindre le marché de l’emploi. Il y a ensuite la
propension des bacheliers à vouloir faire les mêmes formations, notamment les
sciences de la santé, les sciences économiques et les sciences juridiques.
Ajoutés à cela, il
faut souligner le principe non écrit mais appliqué, d’orienter tous les
bacheliers qui en font la demande ; et l’absence de corrélation parfois entre
le projet de formation des candidats et leurs profils réels.
Des contraintes liées
aux besoins de développement…
Il faut également
tenir compte des secteurs porteurs et des besoins de développement du pays pour
limiter le chômage des diplômés. La question est comment optimiser les
opérations d’orientation sous ces différentes contraintes. pour rappel, l’État
mène depuis quelques années une vaste politique de développement des
universités à travers le programme de décentralisation des universités (pdu).
L’objectif est d’améliorer l’accueil des bacheliers.
L’année dernière, nous
avons procédé à l’ouverture de l’université de Man et de l’université virtuelle
qui ont pu accueillir des bacheliers. Cette année encore, l’université
virtuelle qui est une véritable solution à la massification des établissements
d’enseignement supérieur, accueillera bien plus d’étudiants que l’année
dernière. Il a été demandé aux universités publiques de renforcer leurs
capacités d’accueil en tenant compte, bien entendu, de leurs capacités
d’encadrement. Il est inutile de rappeler que le secteur privé de l’enseignement
supérieur accompagne le gouvernement dans cet effort.
Le secteur privé
d’enseignement supérieur dispose d’une grande capacité d’accueil, mais
l’objectif du ministère n’est pas d’orienter le plus grand nombre des
bacheliers dans les filières de type Bts. C’est pourquoi, Mme le ministre a
demandé aux universités privées délivrant des diplômes bénéficiant de la
reconnaissance nationale, d’accueillir des affectés de l’État. Ceci nous permet
de diversifier l’offre de formation et de donner la possibilité de poursuite
des études aux bacheliers qui arrivent de plus en plus jeunes.
Les efforts combinés
du gouvernement et des institutions d’enseignement supérieur ainsi que les
procédures mises en place dans la conduite des opérations d’orientation, nous
permettront de relever ce défi. Je puis, donc, vous assurer que cette année
encore le ministère de l’Enseignement supérieur fera l’effort nécessaire de
répondre aux sollicitations de l’ensemble des bacheliers.
Quel message avez-vous à lancer à l’endroit des futurs
étudiants ?
Je voudrais d’abord
féliciter les nouveaux bacheliers car ils viennent de franchir une étape
importante de leur vie. L’orientation est, en fait, le premier pas vers le
succès car une bonne orientation solutionne les difficultés d’apprentissage et
soutient les vocations. Je voudrais dire à tous les nouveaux bacheliers que
cette année le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
scientifique leur offre la possibilité de bénéficier d’une année académique qui
débutera effectivement dans le mois d’octobre.
C’est une opportunité
à saisir en allant dès à présent sur le site www.orientationsup.net pour faire
le choix de sa filière de formation et de son établissement. Ne pas le faire
maintenant, c’est faire délibérément le choix de ne pas accéder à l’enseignement
supérieur, car il n’y aura pas de délai supplémentaire. Je voudrais
particulièrement m’adresser aux bacheliers des séries scientifiques, pour dire
que leur profil naturel reste les filières scientifiques, et qu’ils n’aient pas
peur de s’engager dans ces parcours.
Interview réalisée par
GERMAINE BONI