(ACA) - Des développements dans deux grands
domaines – la hausse des niveaux de dette souveraine et les menaces
grandissantes pour les structures multilatérales et de mondialisation du monde
– devraient avoir des répercussions sur les perspectives du continent en 2018.
Ces
questions et plusieurs autres seront abordées lors de la 5e Table
ronde des investisseurs sur les risques politiques et commerciaux de l’Afrique,
de l’Agence pour l’Assurance du Commerce en Afrique (ACA). L’évènement annuel
réunit des experts des mondes de la finance, de l’assurance et des
investissements lors d’une journée de discussions avec des Ministres des
Finances de l’Afrique. Cet évènement est organisé en marge de l’Assemblée
Générale Ordinaire de l’ACA qui, cette année, est commanditée par le
Gouvernement de la Côte d’Ivoire.
Il est très
à propos que la Table ronde des investisseurs se déroule à Abidjan cette année,
puisque l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est francophones sont les deux
régions qui alimentent actuellement la croissance de l’Afrique, selon le Dr
Robert Besseling, de ‘’EXX Africa’’ (une société de veille commerciale), qui
participe également à l’évènement. La croissance des deux géants traditionnels,
soit le Nigéria et l’Afrique du Sud, a ralenti ces dernières années en raison
de l’affaissement des cours du pétrole (pour le Nigéria) et de scandales
politiques (pour l’Afrique du Sud). On s’attend cependant à une reprise dans
ces deux pays, étant donné l’amélioration des prix du pétrole et un nouveau
leadership.
Pour que le
continent puisse réaliser son programme de développement, il doit avoir accès à
du financement. Les gouvernements africains ont historiquement éprouvé de la
difficulté à mobiliser un financement à long terme adéquat assorti de taux
d’intérêt raisonnables, pour deux raisons. Premièrement, le profil de risque de
l’Afrique, qu’il soit justifié ou non, a empêché les investisseurs d’investir
des fonds dans certains projets prioritaires des gouvernements. Deuxièmement,
et plus important encore, les assureurs internationaux, auxquels s’adressent
les bailleurs de fonds internationaux pour assurer leurs financements, avaient
peu de capacité dans la région en raison de la notation ‘spéculative’ de la
plupart des pays africains.
« Le
risque en Afrique est aujourd’hui beaucoup moins élevé qu’il ne l’était il y a
des dizaines d’années, mais les financiers internationaux perçoivent encore le
risque du continent comme étant toujours élevé, et ne font pas de distinction
entre les pays et les régions. C’est exactement le type de fausses idées que la
Table ronde cherche à dissiper. L’Afrique est bien davantage qu’un gros titre
annonçant une guerre civile. L’Afrique est un endroit sérieux où faire des
affaires et le continent a accès à des solutions d’assurance de calibre mondial
pour atténuer les risques qui s’y trouvent. C’est en fait, la raison d’être de
l’ACA, » mentionne M. George Otieno, Directeur Général de l’ACA.
À l’origine,
cet évènement exclusif se voulait une tribune où le secteur privé pouvait
s’entretenir librement avec les gouvernements africains, sur les moyens
d’améliorer leur contexte commercial afin d’attirer un plus grand nombre
d’investisseurs. Depuis le début, la Table ronde a attiré des Chefs d’État et
des Ministres des Finances du Bénin, de la RD du Congo, du Kenya, de la Zambie,
du Zimbabwe, et les Ministres de la Côte d’Ivoire et de l’Ouganda devraient
participer aux discussions, cette année.
« Cette
année, nous avons des participants de très grand calibre : des
gouvernements et des chefs de file mondiaux influents de la finance et de
l’assurance. Et cela s’inscrit précisément dans le mandat de l’ACA d’attirer
des investisseurs en Afrique, » a mentionné le Directeur de la
Souscription de l’ACA, M. John Lentaigne.
La Cote
d’Ivoire a été le deuxième pays de l’Afrique de l’Ouest à devenir membre de
l’ACA en 2017, et l’ACA prévoit ouvrir des bureaux à Abidjan plus tard cette
année.
L’ACA, un
assureur-investissement et crédit multilatéral, a affiché des résultats record
en 2017, pour la sixième année consécutive. Elle a en effet déclaré un bénéfice
net de 10 millions d’USD, soit une hausse de 55 %, et des expositions
brutes de 2,4 milliards d’USD.
CONFÉRENCIERS
DE LA 5E TABLE RONDE ANNUELLE DES INVESTISSEURS DE L’ACA
- M. Taiwo Adeniji, Directeur
principal, Groupe des investissements, Africa Finance Corporation
- Dr Robert Besseling, Directeur
Général, EXX Africa
- M. Jean Louis Ekra, ancien
Président, Afreximbank (Côte d’Ivoire)
- M. Olivier Eweck, Directeur,
Département des Syndications, Banque Africaine de Développement
- M. Muhamet Bamba Fall,
Directeur Associé et Souscripteur en chef, Groupe des Opérations, MIGA
- Madame Nisrin Hala, Chef pour
l’Afrique, SMBC
- M. Stuart Hulks, Premier V.-P.,
Distribution et Syndication, Standard Bank
- Madame Maryam Khosrowshahi,
Directrice Générale, Chef, CEEMEA Sovereign DCM - Deutsche Bank (G.-B.)
- M. Manuel López, Directeur
Général, Global Bank Surety Syndication Leader International Surety
Practice, Credit Specialties, Marsh
- M. Brunno Maradei, Agent
Principal de Placements, Banque Européenne d’Investissement
- M. Christopher Marks, Directeur
Général et Chef, Marchés Émergents, EMEA, MUFG
- Madame Geetha Muralidhar,
Présidente et Directrice Générale, ECGC Limited
- M. Gardner Rusike, Directeur
Associé, Sovereign Ratings International Public Finance, S&P
- M. Jan Martin Witte, Directeur,
KfW Afrique du Sud
- M. Stanislas Zézé, Président,
Bloomfield Investments (Agence de crédit PME de l’Afrique de l’Ouest)
Au sujet de
l’Agence pour l’Assurance du Commerce en Afrique
L’ACA a été créée en 2001 par les États africains dans le but de couvrir les risques de crédit et d’investissement liés à la conduite des affaires en Afrique. L’ACA fournit de l’Assurance Risques politiques, des Cautions, de l’Assurance-Crédit ainsi que de l’Assurance contre la violence politique, le terrorisme et le sabotage. Jusqu’en 2016, l’ACA a soutenu des échanges et des investissements d’une valeur de 35 milliards d’USD en Afrique, dans divers secteurs tels que l’agroalimentaire, l’énergie, les exportations, le logement, l’infrastructure, la fabrication, l’exploitation minière et les télécommunications. Depuis 2018, l’ACA maintient une notation ‘A/positive’ Standard & Poor’s au titre de la solidité financière et du crédit de contrepartie.